Aujourd’hui LAVRAIECOM se penche sur un sujet passionnant qui va grandissant : l’économie sociale et solidaire. Focus sur la fameuse ESS qui laisse entrevoir un demain plus équitable et moins clivant.
1. Qu’est-ce que l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) ?
L’Économie Sociale et Solidaire (ESS) n’est pas nouvelle, puisqu’elle a été amorcée il y a plus de 150 ans. L’ESS est une manière d’entreprendre à part entière qui suit ses propres règles. Elle se distingue de l’économie classique en rassemblant les structures qui cherchent à concilier activité économique et utilité sociale. Cette économie affirme la primauté des personnes sur la maximisation de profits. Les secteurs les plus investis sont l’action sociale, l’environnement, l’enseignement et la formation, la santé, mais aussi les sports et loisirs, les arts et spectacles… L’ESS est composée d’associations, de mutuelles, d’assurances, de banques coopératives, de fondations et d’entreprises associatives.
2. Quels sont les principes fondateurs de l’économie sociale et solidaire ?
- Concilie activité économique et utilité sociale : recherche d’utilité collective, priorité de la personne sur le profit ;
- Un mode de gestion démocratique et participatif : 1 personne = 1 voix ;
- Une utilisation des bénéfices contrôlée : bénéfices et résultats réinvestis au service du projet collectif ;
- Un ancrage local : pour s’adapter aux besoins des territoires et de leurs habitants ;
- Un cadre juridique : Loi N°2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire.
3. Quid du modèle économique de l’économie sociale et solidaire ?
Une entreprise de l’ESS doit produire de la valeur sociale et trouver son modèle économique pour assurer sa pérennité. En revanche, le modèle économique est seulement un moyen pour atteindre un objectif social et non une fin en soi. Face à la diminution des financements publics et aux évolutions légales et sociétales, les modèles économiques ne cessent de se réinventer. Certaines entreprises sociales imaginent désormais des modèles hybrides, composés de ressources issues de la vente de prestations, de services aux entreprises ou aux particuliers mais aussi de fonds privés. Des aides publiques continuent de compléter ces diverses sources de financement.
La création d’une entreprise sociale et solidaire induit :
- La prise de risque et l’innovation ;
- La production de biens ou de services ;
- La création de richesses et d’emplois ;
- L’apport d’une réponse à un besoin ;
- La nécessité d’une indépendance financière vis-à-vis des pouvoirs publics.
4. Quels sont les besoins auxquels l’économie sociale et solidaire répond-elle ?
Quelques exemples de besoins sociaux auxquels peuvent répondre les entreprises sociales :
- les besoins liés au vieillissement de la population ;
- l’accès au logement ;
- la diffusion des modes de consommation sains et durables ;
- l’accès aux soins et à la santé ;
- la défense de la qualité des emplois ;
- l’accès à l’emploi.
Les entreprises de l’ESS peuvent aussi répondre de manière indirecte à un besoin social : par exemple, un cabinet de conseil coopératif peut accompagner des entreprises d’insertion à développer leur chiffre d’affaires et, sans être en contact direct avec les personnes éloignées de l’emploi, concourir à la viabilité de ces entreprises d’insertion qui auront ainsi un impact durable.
5. Qui sont les acteurs principaux de l’ESS ?
Le développement et le soutien de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) reposent principalement sur sa reconnaissance par les autorités publiques, du plus haut niveau politique jusqu’aux responsables locaux, ainsi que par l’ensemble du monde économique. Dans cette optique, les différents acteurs de l’ESS ont progressivement mis en place des structures visant à travailler en synergie pour défendre et promouvoir les valeurs de l’ESS, tout en encourageant son financement grâce à la création de partenariats, tant avec des entités publiques que privées.
En France, parmi les organisations les plus représentatives de l’ESS, on peut citer :
- Le Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale (CNCRES) ;
- Le Mouvement associatif ;
- Coop FR (coopératives) ;
- Le Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves) ;
- La Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) ;
- Le Mouvement pour l’économie solidaire (MEE) ;
- La Fédération des entreprises d’insertion…
Ces acteurs jouent un rôle crucial dans la promotion, la défense et le renforcement de l’ESS en France, en travaillant en collaboration avec les pouvoirs publics et le secteur privé pour favoriser son essor et son impact positif sur la société.
>>> Pour en savoir plus sur les acteurs
6. Exemples et entreprises dans l’économie sociale et solidaire :
L’économie sociale et solidaire constitue un vaste et diversifié écosystème au sein duquel foisonnent de nombreuses entreprises et initiatives. Parmi celles-ci, on peut citer :
- Les coopératives : Il s’agit d’entreprises où les membres (qu’ils soient salariés, consommateurs ou producteurs) détiennent collectivement le capital et collaborent dans la prise de décisions stratégiques. Exemples : la coopérative agricole La Laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel, la coopérative d’habitat Coopimmo.
- Les associations : Ce sont des structures à but non lucratif qui œuvrent en faveur de l’intérêt général, souvent dans les domaines social, culturel ou environnemental. Exemples : la Croix-Rouge française, Greenpeace, Emmaüs.
- Les mutuelles : Ces entreprises à but non lucratif proposent des services de protection sociale à leurs membres. Exemples : la Mutuelle Générale de l’Education Nationale, la Mutuelle Familiale.
- Les fondations : Ces structures ont pour mission de mener des actions d’intérêt général, souvent en finançant des projets ou en développant des programmes d’aide. Exemples : la Fondation Abbé Pierre, la Fondation Nicolas Hulot.
- Les entreprises sociales : Il s’agit d’entreprises dont l’objectif est de résoudre des problèmes sociaux ou environnementaux en concevant des solutions innovantes et durables. Exemples : La Ruche qui dit Oui, Too Good To Go.
Ces exemples ne sont pas exhaustifs et illustrent la diversité des structures au sein de l’ESS et leur capacité à relever des défis économiques, sociaux, et environnementaux.
Conclusion : les Défis de l’économie sociale et solidaire
Dans le contexte actuel, marqué par des enjeux sociétaux, environnementaux et économiques majeurs, les entreprises sociales et solidaires ouvrent la voie à de nouvelles perspectives optimistes. Cependant, l’essentiel réside dans leur capacité à passer à une échelle supérieure. Grâce à l’émergence progressive d’incubateurs et d’accélérateurs dédiés à l’ESS, associée à la mise en œuvre de politiques incitatives, ces acteurs engagés disposent de tous les éléments nécessaires pour continuer à croître tout en préservant nos territoires et notre planète.
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